Elle n’est qu’un mot vide sur de vastes pans de la planète. Ou brinquebalante entre ses béquilles autoritaires. Elle subit de méchants coups aux Etats-Unis, livrée au règne des super-riches. Pour qui l’aime, vive donc l’Europe! Mais s’y porte-t-elle si bien et partout? Pas sûr.
La France bouillonne dans tous les sens après la condamnation et l’exclusion politique de Marine Le Pen. Voyons cela avec un peu de distance. Elle a commis un délit, le même que d’autres partis (MoDem et LFI): l’utilisation d’assistants parlementaires du Parlement européen à des fins politiques intérieures. Une faute plus administrative que criminelle puisqu’il n’y a pas eu d’enrichissement personnel. Ce devait être jugé et condamné. Mais la peine paraît énorme: quatre ans de prison, deux fermes avec bracelet. Et surtout une mesure qui l’exclut de la course électorale pour cinq ans, quel que soit le verdict à venir en appel. Ses sympathisants s’indignent, ses adversaires applaudissent. Le soutien que lui apportent soudain Trump, Poutine et Orban l’accablent un peu plus.
Ce n’est pas notre affaire mais l’occasion de s’interroger sur l’exercice de la justice dans les affaires politiques.
Le droit, c’est le droit, répète-t-on. Oui, mais la marge d’appréciation des juges est large. Or ceux-ci ont bel et bien une part de subjectivité. Lire la suite…