Elmina, «porte de l’oubli»

© Toutes les photos sont de Jean-Claude Péclet

Pour toutes les photos: © Jean-Claude Péclet
«Si on la regarde depuis la butte qui la surplombe, Elmina est le cliché de la ville africaine endormie. Les bicoques façon bidonville où vit la majorité de ses trente mille habitants se massent au pied de cette éminence et s’étendent jusqu’à la mer. Le long du chemin de mauvais bitume qui mène au sommet, l’air frais de la nuit est bientôt remplacé par la chaleur matinale; les mères lavent leurs enfants dans des bassines en plastique de mauvaise qualité qui sont les substituts actuels et bon marché des neptunes en cuivre que les habitants achetaient autrefois aux Portugais. Au sommet de la butte, des oiseaux noirs tournoient dans le ciel au-dessus d’un rempart qui a plus de 350 ans. Quoique abandonné, il est resté d’une blancheur étincelante.»
J’emprunte cette description d’Elmina, située à quelque 100 kilomètres d’Accra sur la côte ghanéenne, à Howard W. French, dont le livre Noires origines m’amène à publier ces images faites en mai 2009 lors d’un reportage au long cours sur les routes du cacao.
Elmina, ou El Mina – la mine: c’est l’or qui attira d’abord les Européens (Portugais, Espagnols, puis Anglais et Néerlandais) sur cette côte baignant un empire africain riche et bien organisé (la carte est aussi tirée du livre). Contrairement à une des idées reçues sur l’Afrique, le «continent des ténèbres» n’était pas qu’un obstacle à contourner sur la mythique route des Indes, mais...
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